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Présentation de l’axe COS

Responsable Aurélie Laborde

L’axe « Communication, Organisation, Société » du MICA développe un programme scientifique qui repose sur une approche critique des nouvelles injonctions à coopérer et à communiquer dans les organisations et en société, dans le contexte de la mondialisation et du développement des technologies numériques.

Les chercheurs ont développé des travaux sur les pratiques communicationnelles dans un contexte de travail – des individus, des groupes professionnels et des collectifs – mais aussi des pratiques communicationnelles institutionnalisant les contours, normes et cadres organisationnels. Les derniers projets de recherche collectifs ont porté sur les temporalités organisationnelles, les phénomènes communicationnels liés à la précarisation, la fragmentation sociale, les difficultés de vie au travail liées à l’usage intensif des TIC.

L’équipe revendique un pluralisme théorique et méthodologique, avec toutefois un prisme pragmatique et critique, ces deux qualificatifs n’étant pas, comme souvent envisagés antinomiques, mais plutôt complémentaires, dans l’esprit de William James.

L’axe COS a fait le choix d’un programme-cadre, d’une stratégie éditoriale et d’une organisation du travail scientifique privilégiant les séminaires d’équipe, les symposiums régionaux et internationaux et la publication d’ouvrages. Les membres de l’axe COS, associés à des chercheurs étrangers, animent le comité éditorial de la revue Communication & Organisation, publiée par les Presses Universitaires de Bordeaux, les portails Revue.org et Cairn.

Mots clés

communication organisationnelle, processus communicationnels, approches critiques, organisation, précarité, accompagnement

Membres

Projet 2022-2027 – Des approches communicationnelles critiques aux vulnérabilités

D’un point de vue épistémologique, le COS développe depuis quelques années une orientation pragmatique, processuelle et critique qui s’est nourrie pendant le dernier contrat de relectures info-communicationnelles de modèles philosophiques et sociologiques sur la reconnaissance, la réification et la déshumanisation (Honneth, 2006 ; Fraser, 2011 ; Voirol, 2012, De Nanteuil, 2016).
La thématique des vulnérabilités constitue actuellement un cadre transversal d’analyse aux recherches menées au sein du COS. Le programme en cours nous permet de prolonger les travaux engagés, en cohérence avec les mots-clés définis collectivement pour le MICA dans la perspective d’un ancrage commun pour le laboratoire : Transition, Protension, Inclusion.

Comment comptons nous prendre en compte ces mots-clés ? Ils dessinent pour notre équipe un souci d’éclairage, par la recherche, des dynamiques sociales et communicationnelles contemporaines et notamment des changements qui adviennent, du fait du développement des environnements numériques, pour les organisations et les territoires.

Pour l’axe COS, les observables, en sciences humaines et sociales, et particulièrement les relations qui engendrent et constituent les organisations, sont des processus. En tant que tels, ils ne peuvent être saisis dans leur ponctualité, mais sont toujours des dynamiques dans des états de transition que l’on peut qualifier de critiques. Chaque moment d’observation renvoie, non seulement à un présent étendu, mais également à un passé plus ou moins lointain ou immédiat, et à un futur, imminent ou plus éloigné (Protension).

Cette vision processuelle des relations – qui construisent l’organisation et qui peuvent s’établir entre des individus, des collectifs, mais aussi des discours, ou des dispositifs technologiques, médiatiques ou institutionnels- permet de prendre en compte dans nos analyses, la généalogie des pratiques, le poids des mots, des usages et des habitudes. Elle permet également d’appréhender les cadres institutionnels et technologiques des processus organisationnels, avec les aspirations, imaginaires, et les phénomènes d’amplification, qui soutiennent les anticipations et les projections vers de nouvelles configurations organisées. Les approches des membres de l’équipe se situent ainsi, à l’articulation de lectures macro-organisationnelles (processus politiques, idéologiques, économiques), méso-organisationnelles (processus institutionnels, organisationnels) et micro-organisationnelles (processus individuels et collectifs).

De la vulnérabilisation à la remédiation et l’inclusion

Les processus de vulnérabilisation organisationnels, que nous avons déjà contribués à éclairer, apparaissent souvent au détour de processus de changement et de transition. Il se traduisent par des phénomènes variés : déstabilisation, décrochage, incivilités, harcèlement, etc. Le programme collectif en cours va permettre d’orienter notre regard, encore plus qu’il ne l’a été, vers les processus de remédiation, et d’accompagnement orientés vers les processus d’inclusion, permettant d’agir ou de prévenir les vulnérabilisations.

Plusieurs terrains sont déjà en cours d’exploitation, au sein de programmes de recherche, ou de thèses :

  • sur la lutte pour l’inclusion numérique dans les territoires, et les populations fragilisées (Neuman, Vigouroux-Zugasti )
  • sur la gouvernance des territoires vulnérables, la résilience via l’empowerment numérique (Denise, Gardère)
  • sur les démarches publiques organisées de mobilisation pour la transition écologique (Vanderlinden)
  • sur l’insertion et la remédiation, la lutte contre la vulnérabilisation économique (Gramaccia, Marie-Montagnac)
  • sur la prise en compte et la lutte contre le harcèlement numérique, au sein de l’institution Gendarmerie Nationale (Dulaurans)
  • sur la vulnérabilisation des collectifs et des individus en milieu organisés (Carayol, Cousserand, Crosse, Hermand, Laborde, Vacher) et spécifiquement dans le cadre du travail (invisibilisation, violences ordinaires, incivilités, harcèlement)
  • sur les transitions et mutations des professions de communication (Cotton)
  • sur la vulnérabilisation liée à l’usage des discours (Versel)
  • sur la résilience des organisations lors des crises réputationnelles (Bara, Taillard)
  • sur les processus de diffusion de modèles onusiens de résilience et leurs systèmes de catégorisation de populations vulnérables (Soubiale)

Plusieurs projets sont en cours ou en préparation et des coopérations envisagées autour de cette thématique :

  • sur la résilience en contextes institutionnels mixtes ou frontaliers (Hermand et alii)
  • sur les transitions et mutations des professions de communication (Hermand, Dupré, Laborde)
  • sur les formes organisées de la lutte contre la précarisation énergétique (Soubiale et alii)
  • sur l’analyse des processus communicationnels permettant de promouvoir la santé au travail (Laborde, Dupré, Carayol et alii) dans le cadre d’une Chaire internationale sur la Santé au travail, avec le laboratoire Comptrasec (Université de Bordeaux)
  • sur les formes organisées favorisant l’inclusion et la performance dans les « Usines du futur ». Participation à un projet ANR Idex, en coopération avec l’AXE E3D (Pinède) et des laboratoires de l’Université de Bordeaux.