Date/heure
15/07/2025
Catégories
Président.e(s) et médiatisation(s) dans les Amériques : 2000-2025
Colloque international les 6 et 7 novembre 2025
Laboratoire MICA et CLIMAS
Le terme « président » renvoie, comme l’indique le Dictionnaire de l’Académie française, au « titre donné, dans la plupart des États républicains, au chef du pouvoir exécutif ». Avec le retour aux régimes démocratiques, la figure du/de la président.e occupe une place prépondérante dans l’espace pluriel, divers et multiculturel des Amériques, au point que certains spécialistes qualifient les régimes présidentiels latino-américains comme des régimes plutôt présidentialistes (Martin, 2018) inspirés, à l’origine, de la Constitution des États-Unis. Cette prééminence présidentielle prend, bien évidemment, des aspects différents selon les contextes sociopolitiques des pays qui constituent le vaste continent américain.
Au sein des Amériques, comme partout ailleurs, les années 2000 marquent un tournant en matière de communication avec l’avènement d’Internet qui ouvre la voie à des interactions diverses, au-delà des médias traditionnels (presse, télévision et radio), en particulier dans la sphère politique. Ainsi, ces nouveaux médias « jouent un rôle crucial dans le rapport au politique, puisqu’ils offrent aux citoyens, au jour le jour, des contenus politiques, des informations, soumis à leur réception [...] à leur interprétation » (Dolez, p. 66), ainsi qu’à leur reconfiguration. Ils constituent en même temps « un puissant catalyseur de la viralité : les canaux par lesquels l’information circule se multipli[a]nt » (Gautier, Siouffi, 2016, p. 11) à grande vitesse.
Entre progressisme et droitisation, les années 2000 semblent se caractériser par des présidences fortes dans des contextes hautement polarisés. La médiatisation croissante de la communication politique vient légitimer ou décrédibiliser la figure présidentielle qui serait passée d’une sorte de sacralisation institutionnelle à une tentative de destitution symbolique ou physique. En effet, ce premier quart de siècle constitue une période charnière au sein des Amériques caractérisée par une « vague rose » (Dabene, 2012), un essor simultanée de forces de gauche dans différents pays du continent, suivie et/ou faisant suite à des bouleversements sociopolitiques qui remettent en question les fondements mêmes du système politique (comme le célèbre « qu’ils s’en aillent tous! » de 2001 en Argentine) et médiatique (par exemple « le peuple n’est pas bête, à bas la Rede Globo » au Brésil). En renouvelant les pratiques d’information et de participation citoyenne, les modes de mobilisation en faveur d’une cause (#Niunamenos en 2015; #MeToo, #Time’s Up en 2017) ou d’un.e candidat.e ont, plus ou moins, quitté la rue pour percer les écrans.
En 2025, la triangulation traditionnellement orientée par l’agenda politique vers le médiatique et la sphère publique semble se jouer désormais entre le/la président.e et l’opinion publique. Ainsi des rapports de proximité ou de mise à distance s’instaurent entre le/la chef de l’État et les électeurs (Nardon, 2019) permettant même aux outsiders de remporter des élections (Donald Trump aux États-Unis ou Javier Milei en Argentine). Ainsi, ce colloque aura pour but de repenser l’interaction entre l’image que le/la président.e souhaite se donner, celle que les médias façonnent sur lui/elle et l’image reconfigurée et diffusée par les internautes (trolls et/ou haters), notre souhait étant de balayer tout le continent américain du Nord au Sud.
Les propositions portant sur les pays du continent américain pourraient s’inscrire dans l’un ou plusieurs de ces axes (liste non exhaustive) :
- Axe 1 : L’image présidentielle : le portrait officiel, les caricatures, les mèmes.
- Axe 2 : Nommer le/la président.e : sobriquets, identités politiques en interaction (antagonismes et soutiens), question du genre.
- Axe 3 : La communication présidentielle : les allocutions, les discours présidentiels, les publications sur réseaux socio-numériques et dans les médias traditionnels.
- Axe 4 : Les voyages présidentiels : déplacements en province et à l’étranger, accueil d’homologues étrangers.
- Axe 5 : Les élections présidentielles : le programme électoral, la campagne électorale, les débats, la cérémonie d’investiture.
Modalités de contribution :
- Les propositions de communications originales en français, espagnol, anglais ou portugais doivent contenir :
- Un titre et un résumé de 500 mots s’inscrivant dans l’un ou plusieurs des 5 axes, avec 5 mots-clés et 5 références bibliographiques maximum.
Une bio-bibliographie de 10 lignes maximum contenant le nom, le prénom, les coordonnées institutionnelles complètes (fonction, université, laboratoire de rattachement, email), ainsi qu’une liste des trois dernières publications du/de la communiquant.e.
Les propositions devront être envoyées jusqu’au 15 juillet 2025 aux deux adresses suivantes : maria-gabriela.dascalakis@u-bordeaux-montaigne.fr et colloquepresidentsameriques@gmail.com
Le résultat de l’évaluation des propositions sera communiqué fin juillet 2025. Le colloque est prévu exclusivement en présentiel.
Les interventions pourront se faire dans les langues précédemment évoquées, mais avec un support en français le jour du colloque.
Une publication à partir d’une sélection des textes est envisagée à l’issue de l’événement, sous forme de dossier thématique dans une revue, sur support imprimé et/ou électronique. Les informations sur les modalités de soumission des textes seront données ultérieurement aux participant.e.s.
Comité d’organisation :
- Maria Gabriela Dascalakis-Labreze (MICA, Université Bordeaux Montaigne)
- Anaïs Carrere (CLIMAS, Université Bordeaux Montaigne)
- Thais Barbosa de Almeida (MICA, Université Bordeaux Montaigne)
Comité scientifique :
- Viviane Albenga (Université de Tours)
- Eve Bernier-Rock (Western Carolina University)
- Camille Forthoffer (Université Bordeaux Montaigne)
- Andrea Cabezas Vargas (Université d’Angers)
- Marina Letourneur (Le Mans Université)
- María Laura Perassi (Universidad nacional de Córdoba, Argentine)
- Ronald Soto-Quirós (Université de Bordeaux/ Université Bordeaux Montaigne)
- María Florencia Tálamo (Universidad nacional de Córdoba, Argentine)