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You are currently viewing Les sciences de l’écriture : traces, empreintes et langages

Date/heure
09/12/2022
9 h 00 - 17 h 30

Emplacement
IUT Bordeaux-Montaigne - Salle 309

Catégories


Masterclass 2022

Journée organisée avec les étudiants du Master CNEDO (Communication Numérique et Editorialisation des données) de Bordeaux Montaigne et le projet ReNum, en partenariat avec le laboratoire Dicen IDF, l’axe E3D du MICA, L’IRI Centre Pompidou, Dassault Systèmes et la revue Etudes Digitales


La journée se propose d’aborder sous l’axe épistémologique les littératies numériques, comprise comme les capacités à comprendre et à utiliser de sources numériques différentes (Koltay, 2011), à partir du triptyque suivant : traces, empreintes et langages pour mieux saisir les enjeux des pratiques scientifiques de la production des savoirs contemporains.

Un changement paradigmatique avec les néo-écritures appelle un décentrement du primat du signe qui questionne l’activité symbolique à partir des traces entendues comme dépôt (archives, documents, textes, etc.), des empreintes comprises comme résultat d’une activité (individuelle et/ou collective) et enfin des langages autour d’une rencontre entre les littératies et les numératies (la superposition du programme, du réseau et de la couche).

A travers le triptyque (trace, empreinte, langage) se comprend la superposition de plusieurs systèmes documentaires complémentaires qui sont nécessaires à l’évolution de l’activité du chercheur dans toutes les disciplines.

Après le concept d’éditorialisation des contenus scientifiques de l’open Edition, dont l’article demeure l’épicentre, le concept d’HyperEdition renouvelle et complète les pratiques d’écriture scientifique, les pratiques d’édition critique, les méthodes de traitement des données, les pratiques de commentaire et de publicisation, les formats documentaires, et les modèles économiques. Le tout formant ce que nous appellerons le troisième stade de la grammatisation.

Ce dernier stade de la grammatisation rapproche les différentes communautés scientifiques, depuis les mathématiques, les sciences physiques et la biologie jusqu’au sciences de l’Homme et les sciences juridiques. L’ensemble des connaissances scientifiques, lié traditionnellement à la mise en forme (formalisation), s’est désormais rapproché d’une mobilisation des données informatiques. Ainsi, par exemple, la simulation des conditions proche du réel ou d’un artefact (médicament, ordinateur, voiture, avion, bâtiment, ville...) se regroupent autour d'une représentation qui devient de plus en plus multidimensionnelle. Les aspects habituellement diagrammatiques (électronique, comportement en statique et dynamique, fonctionnement enzymatique, relations dans un système de systèmes...) sont rassemblés et consultables autour de nouvelles approches du complexe par des technologies intellectuelles, allant de la topologie des graphes à la 3D.

Ces technologies intellectuelles ne sont pas des « machines intelligentes » qui remplacent l’effort cognitif par la montée d’une automatisation algorithmique. Au contraire comme forme et format d’écriture, le triptyque traces, empreintes et langages, s’engage la création d’un nouvel outillage du connaître par lequel les recherches sont médiatisées techniquement. Par conséquent, les technologies ont un impact sur le développement des savoirs complexes contemporains qui appelle une organologie nouvelle des connaissances.

Il nous semble que l’HyperEdition se définit, dans ce contexte, alors comme le champ de la concrétisation d’une telle organologie des savoirs dont l’un des ouvrages de référence fut publié en 2014 aux éditions Fyp avec le titre Digital Studies, sous la direction de Bernard Stiegler.

La journée d’études se déroulera en partenariat avec le laboratoire Triangle (ENS Lyon), l’IRI (Institut de Recherche et d'innovation du Centre Pompidou, le laboratoire DICEN (CNAM Paris), la Revue Etudes Digitales, la société Dassault Système, l’équipe E3D du Mica.

Franck Cormerais

 

Comité scientifique :

  • Pierre-Antoine Chardel (Institut Mines-Télécom / IMT-BS)
  • Maryse Carmes (Cnam Paris)
  • Franck Cormerais (Bordeaux-Montaigne)
  • Milad Doueihi (Université Paris Sorbonne)
  • Éric Guichard (Ensibb)
  • Mohamed Salah KADRI (Université de la Manouba- Tunisie)
  • Armen Khatchatourov (Université Gustave Eiffel)
  • Amar Lakel (Bordeaux-Montaigne)
  • Giuseppe Longo (ENS – CNRS Centre Cavaillès)
  • Maël Montevil (ENS-CNRS Centre Cavaillès)
  • Jean-Max Noyer (Université de Toulon)
  • Guillaume Pallez (INRIA, Bordeaux)
  • Vincent Puig (Institut de Recherche et d’Innovation, Centre Pompidou)