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Date/heure
30/09/2020

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REPORT :

En raison des incertitudes qui pèsent sur la rentrée à venir et des difficultés qu’ont posé le confinement et l’état d’urgence sanitaire, nous avons décidé de reporter le colloque au printemps prochain. La date en sera précisée début septembre et la date de dépôt des propositions est de ce fait reportée au 30 décembre 2020.


En l’espace d’une vingtaine d’années, les possibilités d’accéder à des ressources informationnelles se sont multipliées tant quantitativement qu’en termes de supports et de modalités d’accès. Du fichier de bibliothèque consultable dans son tiroir, aux moteurs de recherche de ressources scientifiques en passant par les données en accès libre et les multiples outils académiques de recherche d’information, chercheurs comme étudiants disposent désormais d’un vivier potentiellement inépuisable pour nourrir leurs réflexions et travaux de recherche.

Dès lors, disposer de compétences informationnelles est incontournable pour les étudiants. De nombreuses études (ADBU, 2012 ; Durpaire et Renoult, 2009 ; Kennel, 2014) ont démontré l’influence de la culture informationnelle dans la réussite universitaire : le taux de réussite est corrélé au niveau d’acculturation informationnelle des étudiants. L’écart se creuse ainsi entre les étudiants selon leur capacité à faire évoluer leur rapport à la recherche, à l’identification et à l’utilisation des informations.

A cela se greffe un double enjeu. D’une part, comme nous venons de le voir, les étudiants doivent faire preuve d’un niveau de culture informationnelle relativement élevé, afin de disposer des compétences nécessaires en matière de recherche, d’analyse et d’usage de l’information. Ils doivent également être en mesure de transposer cette culture à l’exercice de recherche d’information sur support numérique. Cela induit le concept de translittératie, à la fois numérique, médiatique et informationnelle. La relation à l’information, à l’université, est donc complexe et implique un fort investissement, tant de la part des étudiants que de celle des enseignants et des professionnels de la documentation les accompagnant dans leur montée en compétences.

Étudier les compétences informationnelles des étudiants suppose donc, pour les chercheurs, une réflexion théorique sur les notions mêmes de littératie (Le Deuff, 2013), de translittératie, de pratiques ou culture informationnelles (Loicq, 2009), médiatiques et numériques sans oublier les questions de l’éducation aux médias (Frau-Meigs, 2011 ; Pierrot et al., 2019). De même, la notion de compétence (Coulet, 2011 ; Pochet et al, 2015) fait l’objet de débats voire de polémiques. L’enjeu est alors de travailler collectivement à la distinction de ces concepts, de leurs liens, des approches théoriques possibles, afin de pouvoir ensuite les transposer au milieu universitaire et pédagogique et ainsi participer à l’amélioration des compétences, de la culture et, plus globalement, de la littératie estudiantine.

Ce colloque international fait suite à deux journées d’études qui ont permis d’une part aux membres de l’équipe CIEL (Compétences Informationnelles des Etudiant.e.s en Licence) de partager et articuler leurs connaissances autour du projet et d’autre part d’inviter les collègues travaillant sur ces thématiques à partager leurs travaux en cours et réflexions autour des axes suivants.

Axe 1 : Réflexions théoriques autour des compétences informationnelles

Sous l’impulsion du développement des études liées à l’usage de l’information, le champ lexical associé aux compétences informationnelles s’est fortement développé et présente aujourd’hui une importante profusion de vocables : compétences informationnelles, pratiques informationnelles, littératie numérique, littératie médiatique, littératie informationnelle, littératie info-digitale (Vigouroux-Zugasti, 2017), translittératie, culture numérique, culture informationnelle, compétences numériques, éducation aux médias, etc. Cette abondance terminologique est d’autant plus complexe à aborder qu’elle s’accompagne d’une pluralité de définitions, aussi bien liée aux vocables eux-mêmes qu’aux approches scientifiques qui les manipulent, qu’il s’agisse des sciences de l’information et de la communication, des sciences de l’éducation ou encore de la sociologie.

De ce fait, il semble essentiel, dans le cadre de cet AAC, de consacrer son premier axe thématique à une réflexion sur les terminologies présentées ci-avant, afin, notamment, de préciser et d’affiner nos postures et nos choix scientifiques respectifs, quant à l’usage des différents vocables. Ce, tant sur le plan théorique, qu’épistémologique ou encore méthodologique. En effet, doit-on parler de littératie (David, 2015), ou de culture (Ihadjadene et al, 2015 ; Liquète, 2018) ? Quelle place est donnée à la notion de compétence au sein de chacun de ces axes ? Quelles implications et positionnements scientifiques sont imposés par le choix entre ces deux termes ? Existe-t-il des ponts théoriques entre ces concepts ? Quelle voie semble être la plus pertinente pour le projet dont il est question ici ? Autant de questions sur lesquelles les chercheurs du projet sont invités à débattre.

Axe 2 : Innovation pédagogique dans l’environnement numérique

Accompagner les étudiants dans l’acquisition de ces compétences informationnelles implique que les universités comme ses différents acteurs (et notamment ici les enseignants, les bibliothécaires et les ingénieurs/conseillers pédagogiques) conçoivent et réalisent des ingénieries pédagogiques alternatives, voire « nouvelles ». Dans ce domaine comme dans bien d’autres, l’Université est donc enjointe à innover, « faire différent » afin de répondre à l’évolution des publics étudiants (souvent dans un contexte andragogique) et d’intégrer les apports des dispositifs et outils du numérique. Ainsi les propositions pourront ici tout aussi bien se pencher sur ce terme d’innovation (Alter, 2013 ; Béchard, 2001 ; Cros, 1997 ; Meirieu, 2001; Tricot, 2017) dans le cadre universitaire (tant sur le plan pédagogique qu’organisationnel) que questionner les rôles respectifs et en interaction des enseignants (tant du secondaire que du supérieur, dans la perspective du -3 au +3), des professionnels de la documentation (Lentile, 2018) et des services d’appui à la pédagogie (Karsenti, Bugmann, 2017) dans le renouvellement des dispositifs pédagogiques (Lietart, 2015).

Les propositions pourront également arpenter des problématiques plus institutionnelles telles que les schémas directeurs du numérique ou encore la place de la pédagogie dans le recrutement et la carrière des enseignants-chercheurs.

Enfin, les questions d’innovations pédagogique ne vont pas sans leur lot d’utopies/dystopies et autres discours médiatiques, prophétiques ou alarmistes. Ainsi, l’appel à communication invite les chercheurs à partager leurs retours d’expériences et/ou analyses professionnelles afin de porter un regard distancé, critique et pluridisciplinaire sur les nouvelles approches et conceptions pédagogiques (MOOC, e-learning, serious game, apprentissage hybride, classe inversée, classe renversée, etc).

Axe 3 : perspectives, action, réflexion

La jeunesse est réputée pour s’emparer plus aisément que les aînés de toutes les nouveautés. Pour autant si les pratiques sont là, il apparaît au travers de différentes études que les usages ne sont pas toujours adossés à une réelle connaissance du fonctionnement des outils ni à une claire conscience des conséquences de ces usages et pratiques. De nombreux travaux s’intéressent tout particulièrement aux pratiques numériques des jeunes (Cordier, 2015 ; Balleys, 2017 ; Duncan, Varcoe, 2013). Qu’en est-il réellement de ces pratiques numériques et de la réflexion des jeunes gens quant à leurs propres usages et aux enjeux du numériques (Lehmans, 2016) ?

Ainsi, seront invités à s’exprimer ici les chercheurs dont les travaux portent sur la façon dont les étudiants (ou d’autres publics amenés à faire de l’information l’un des principaux moteurs de leur métier) recherchent, capitalisent et utilisent l’information en l’organisant pour eux-mêmes et pour leurs travaux universitaires, et quels processus ils mettent en oeuvre pour se l’approprier et la réinvestir dans leurs propres productions.

Nous nous intéresserons également à la façon dont les professionnels accompagnent les étudiants au cours de ces différents processus ; enseignants, bibliothécaires et autres professionnels de la documentation sont en effet amenés à proposer différents outils, processus, démarches, méthodes…, pour permettre aux étudiants l’acquisition de ces compétences informationnelles

Enfin, un angle tout particulier pourra être porté à l’utilisation des mécanismes de game design et/ou de gamification (Alvarez et Djaouti 2012) au sein même de l’ingénierie pédagogique pour soutenir l’attention des joueurs-apprenants (Brzustowski-Vaïsse, Marczak, et Marie-Montagnac 2018), notamment à travers le maintien de l’état psychologique du flow (Csikszentmihaly 1990; Nacke et Lindley 2008) et les processus d’implications (Calleja 2011) que représentent la narration, le ludique, le social, le geste, etc. (Marczak, Hanna, et Hanna 2018).

Pour finir, soulignons que cet appel à communication se veut ouvert à des travaux empiriques, des retours d’expériences professionnelles, comme à des réflexions plus théoriques et peut susciter des communications à la marge des axes susmentionnés ou mobilisant des perspectives en SHS susceptibles d’éclairer les différentes questions ayant trait au Compétences Informationnelles des Etudiants en Licence.

Calendrier

Publication de l’appel à communication : 14 février 2020
Date limite de réception des propositions de communication (5000 signes espace compris) : 14 juillet 2020 30 septembre 2020
Réponse aux auteurs : 14 septembre 2020 15 février 2021
Confirmation par les auteurs de la livraison du texte et présence au colloque : 21 septembre 2020 21 février 2021
Date du colloque (IUT Bordeaux Montaigne) : 12 et 13 octobre 2020 Printemps 2021 (date à préciser en septembre 2020)
Remise du texte complet (25000 signes) : 22 novembre 2020 15 juin 2021

Modalités de soumission

Les propositions de communication, au format Word ou open office, comprendront les éléments suivants :

  • titre de communication,
  • axe dans lequel s’inscrit la proposition
  • 3 à 5 mots-clés,
  • courte biographie de l’auteur (nom, affiliation, courriel, téléphone, adresse)
  • résumé de 5000 signes maximum présentant le sujet de la contribution en lien avec l’un des 4 axes présentés dans l’appel à communication

Les propositions sont à envoyer le 14 juillet au plus tard à l’adresse suivante : projetciel@netcourrier.com

Modalités d’intervention

Les intervenants disposeront de 20 minutes pour présenter leur communication, suivi de 10 minutes de discussions et de questions

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