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Date/heure
11/04/2023

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1ère journée d'études du GER Fans (SFSIC)

Pré-conférence au Congrès SFSIC 2023 (Bordeaux) : "La numérisation des sociétés"

organisé par Hélène Breda et Mélanie Bourdaa


  • Mardi 13 juin 2023
  • Lieu : IUT de Bordeaux Montaigne
  • Format : hybride
  • Télécharger l'appel [English version included in the download]

Titre : Étudier les fans en contexte(s) numérique(s)

Présentation

La première journée d’études organisée par le GREF (Groupe de Recherche sur les Fans) visera à mettre en valeur une nouvelle génération de (jeunes) chercheur.se.s en fan studies, en accordant une place privilégiée aux travaux francophones et européens. S’inscrivant dans la lignée du Congrès SFISC consacré à « La numérisation des sociétés », cette pré-conférence labellisée par la SFSIC se déroulera le mardi 13 juin à Bordeaux, et interrogera la place du numérique dans l’analyse des rôles et de l’engagement des fans, mais aussi vis-à-vis des méthodologies et des enjeux transdisciplinaires des études sur les fans.

Si les fan studies sont déjà bien développées outre-Atlantique et dans de nombreux pays anglophones, elles émergent seulement depuis quelques années en France et représentent un souffle nouveau. La journée d’études proposée vise à faire dialoguer cette nouvelle génération de chercheur.se.s autour des usages, des contraintes et des nécessités du numérique dans le développement francophone et européen des fan studies.

La journée s’articulera autour de trois axes :

1) AXE : Quelles méthodologies pour les fan studies contemporaines en contexte numérique ?

La dimension fondamentalement pluridisciplinaire des fan studies invite à des recompositions et des bricolages méthodologiques qui ont été très féconds dès les origines du courant de recherche (Jenkins 1992). La démocratisation d'Internet et du web puis les réseaux sociaux numériques ont encore complexifié et enrichi les manières d’aborder les fandoms en fonction des questionnements et hypothèses qu’ils suscitent (Booth 2010), au point que la question des méthodes en études fans se pose avec une acuité croissante (Evans & Stasi, 2014 ; Largent et al., 2020). Dans cette perspective, nous invitons les participants à partager leurs approches méthodologiques et les croisements théoriques, disciplinaires et empiriques qu’elles impliquent. Qu’il s’agisse de questionnaires, d’entretiens, d’observations de conventions, d’études des représentations, d’ethnographies numériques (Coleman 2010) ou d’analyses de vidéos en ligne, toutes ces méthodes et d'autres ont pu éclairer à leur manière le fonctionnement des communautés de fans, chacune ayant ses biais, apories et limites qu’il s’agit de pointer de manière réflexive, afin de s’en prémunir, et de rendre compte le plus largement possible des enjeux des recherches effectuées. Comment accéder aux fans ? Comment rendre compte de leurs activités sur tous les supports ? Comment ne pas induire de la méfiance en raison de la possible altérité des chercheurs ? Et comment ensuite analyser et faire converger les différents types de corpus constitués ? Voilà autant de questions qui pourront être abordées dans les communications.

2) AXE : Créations, réception et participation de fans

Les formes de réception actives, affectives et/ou créatives qui caractérisent les fans (Fiske, 1992 ; Lamerichs, 2018) ont gagné en visibilité et souvent en ampleur avec la migration numérique, parfois très précoce, de certains fandoms. Le web et d’autres modes de communication numériques ont fourni en effet des supports particulièrement propices aux échanges entre fans, à l’accumulation de connaissances profanes ou encore au développement et à la circulation de leurs analyses. De même, les pratiques d’appropriation des contenus originaux se sont multipliés et diversifiés en ligne, des fanfictions aux fanvids en passant par les fan arts ou les scantrads, certains site web, amateurs ou commerciaux et certains réseaux sociaux (LiveJournal, Tumblr, YouTube, etc.) devenant des archives foisonnantes pour les créations de fans (de Kosnik, 2016). Cette reconfiguration du paysage des pratiques n’a pas été sans créer des tensions vis-à-vis d'activités de fans traditionnellement plus matérielles (collections, cosplay, etc) ou du point de vue du caractère historiquement désintéressé et non lucratif de cette créativité (Scott, 2009 ; Hein, 2011). Nous sollicitons donc ici toute contribution s’attachant à documenter et à interpréter les formes de réception participatives des fans dans toute leur diversité. L'enjeu sera de les mettre en perspective au regard des processus de numérisation et de mettre en évidence leurs enseignements culturels et sociologiques.

3) AXE : Fanactivisme : Engagement et politique

L’un des axes qui structure le champ des fan studies est celui des recherches autour du « fanactivisme » (Jenkins, 2012 ; Besson, 2021). Les appropriations actives des œuvres par leurs fans donnent lieu en effet à un éventail d’activités qui traduisent leur conscience civique et politique. Les personnages de fiction sont investis comme autant de « leviers d’engagement émotionnels et intellectuels » (Bourdaa, 2021) et fonctionnent comme les étendards de certaines valeurs partagées. Collectivement, des mobilisations au sein de fandoms vont plus largement porter des revendications qui trouvent des échos dans l’espace public et auront parfois des répercussions concrètes sur la société. Les interventions pourront ainsi proposer des études de cas inédites autour de ces investissements et, par exemple, de la notion d’« imagination civique » (Jenkins et al., 2020). Si la tendance globale fait la part belle à des positionnements progressistes (en faveur des droits des femmes, des personnes racisées, LGBTQ+ ou handicapées notamment), la question des résistances conservatrices mérite également d’être saisie. Il sera par ailleurs possible de s’éloigner de la tendance dominante centrée sur l’étude de fandoms de fictions, en particulier inscrites de cultures de l’imaginaire, pour aborder d’autres communautés de passionné.e.s (de sport, de musique, etc.).

Modalités pratiques

Les propositions de communication ne devront pas dépasser 500 mots et devront être accompagnées d'une bio-bibliographie de 100 mots. Elles sont à envoyer d'ici au 11 avril aux adresses email suivantes :

  • Date limite pour l'envoi des propositions : 11/04
  • Retour aux contributeurs/contributrices : 21/04
Comité scientifique
  • Hélène Bréda, Université Paris Nord
  • Justine Breton, Université Reims
  • Mélanie Bourdaa, Université Bordeaux Montaigne
  • Julie Escurignan, EMLV, Paris
  • Sébastien François, Université Catholique de l'Ouest
  • David Peyron, Université Aix-Marseille