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Doctorant

  • Sujet de thèse : Art contemporain : la mnémonique de la lutte anticoloniale au Cameroun

  • Directeur de thèse : Mme Cécile Croce
    Co-directeur : Mme Myriam Odile Blin
  • Axe : Analyse des Transitions et des Innovations en Information et en Art (ATIIA)
  • Discipline : Art (Histoire, Théorie, Pratique)
  • 1ère inscription en thèse : 2022
  • Contact : justinebanda@yahoo.fr

Activité scientifique

Thèmes principaux de recherche :

  • L’art contemporain
  • La mémoire collective
  • Décoloniser les savoir
  • La lutte anticoloniale
  • L’esthétique de la couleur
  • Recherche création

Article Dans Une Revue

  • « Je suis tous les écorchés des écoles d’art », Racisme, Discrimination ou en sont les écoles d’art, Afrikadaa, Design and Contemporary Art, Paris, Hors-série2023, p. 128-129.
  • « L’Esthétique de la réparation », « Art & décolonialités », revue d’études esthétiques, Figures de l’Art n° 42 Pau, PUPPA (en cours de publication)
  • « PE[A]NSER LE VIVANT » : MEMOIRE, ART ET DECOLONISATION AU CAMEROUN, Études décoloniale 2015-2025 – Etat des lieux : Afriques – Amériques – Europe. Revue d’Études Décoloniale (RED) (Avec le soutien du séminaire « penser les décolonisations » de l’ERRaPHiS) (En cours)

Art Contemporain : la mnémonique de la lutte anticoloniale au Cameroun

Résumé :

De nos jours, l’art contemporain accorde une place prépondérante aux questions de mémoire et de réparation. Nous proposons une recherche création sur le thème de la mémoire relative au deuil impossible des martyrs de la lutte des indépendances camerounaises. L’objectif étant de proposer la création comme un espace rétroactif, interactif et proactif de diagnose, de thérapie et de prophylaxie, voir d’immunisation (pour emprunter à la médecine) vis-à-vis de l’oubli, de la perte et de l’aliénation culturelle.

Il s’agira de croiser l’approche historique et socio-anthropologique avec nos expérimentations et pratiques artistiques pour aller à la découverte de « Que peut (malgré tout) l’art » (Lachaud, 2015). Dans cette perspective, le Cameroun se présente comme un excellent cas d’expérimentation de la création, compte tenu de son histoire coloniale singulière, aux prises avec des administrations germaniques, françaises et britanniques, mais aussi des influences de ces administrations à travestir l’histoire des peuples, à les aliéner sur le plan culturel et à spolier leur patrimoine ; sans oublier que l’activisme camerounais a été à l’origine de l’une des premières restitutions en 1975 d’objets d’art spoliés, notamment la célèbre statue « Afo – a – kom ». En outre, depuis plus d’un demi-siècle, l’histoire de la lutte anticoloniale de ce pays et la marche vers l’indépendance sont restées traumatiques et fragmentaires. Aussi, toute recherche liée à cette mémoire collective est restée sous le contrôle de l’État et du pouvoir colonial.

Dans un contexte politique et social de maintien sous silence d’un passé traumatique, où même l’art est soumis à la censure, nous tenterons de mettre en exergue, avec une écriture plastique propre à nous, le processus de re-construction et de réparation de la mémoire collective, ainsi que sa participation à l’autopsie des évènements enfouis dans l’oubli à partir d’une approche expérimentale de l’art contemporain. Cette approche va éventuellement guidée par le travail artistique des trois artistes à savoir : Hervé Youmbi, Bruce Clarkes et Kadet Attia.

D’autre part, il s’agit d’explorer la façon dont l’art peut s’inviter dans des pratiques de commémoration, comme vecteur de connaissance dans le processus de réparation et de guérison des blessures du passé qui pèsent sur le présent et tendent à empêcher l’envol des nouvelles générations. L’objectif n’étant pas de présenter le deuil impossible, mais de partir des réalités sociologiques de celui-ci pour questionner le deuil impossible dont il est question au Cameroun.

Mots clés : art contemporain, recherche création, mémoire, mnémonique, décolonisation, commémoration, deuil impossible.

Summary:

Today, contemporary art features prominently the questions of memory and reparation. We propose a creative research project on memory concerning the impossible mourning of the martyrs of the Cameroonian independence struggle. The aim is to propose creation as a retroactive, interactive and proactive space for diagnosis, therapy and prophylaxis, or even immunization (to borrow from medicine) against oblivion, loss and cultural alienation.

The aim is to combine a historical and socio-anthropological approach with our artistic experiments and practices, to discover “What art can do (despite everything)” (Lachaud, 2015). From this perspective, Cameroon presents itself as an excellent case for creative experimentation, given its singular colonial history, grappling not only with Germanic, French and British administrations, but also with the influences of these administrations to disguise peoples’ histories, alienate them culturally and despoil their heritage; not forgetting that Cameroonian activism was behind one of the first restitutions of looted art objects in 1975, notably the famous “Afo – a – kom” sculpture. Moreover, for more than half a century, the history of this country’s anti-colonial struggle and march towards independence have remained traumatic and fragmentary. Any research into this collective memory has been maintained under state control and colonial power.

In a political and social context in which a traumatic past is kept under wraps, and even art is subject to censorship, we will attempt to highlight the process of re-constructing and repairing collective memory, as well as its participation in the autopsy of events buried in oblivion, through an experimental approach to contemporary art. This approach will eventually be guided by the artistic work of three artists, namely: Hervé Youmbi, Bruce Clarkes and Kadet Attia.

On the other hand, the aim is to explore how art can be invited into commemoration practices as a vector of knowledge in the process of repairing and healing the wounds of the past that weigh on the present and tend to prevent new generations from taking flight. The aim is not to present the impossible mourning but to use the sociological realities of mourning as a starting point for questioning the impossible mourning in Cameroon.

Key words: contemporary art, creative research, memory, mnemonics, decolonization, commemoration, impossible mourning.


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