La recherche en Art au MICA, suivi de : Art & écologie 

En raison du mouvement social, le séminaire a été reporté à une date ultérieure.

Cécile Croce : Présentation du MICA

Cécile Croce et Nicolas Nercam : Présentation d’ADS

Le MICA est une Unité de Recherche en Sciences de l’Information et de la Communication, dans laquelle l’art, ou plutôt les arts sont explorés dans leurs usages, leurs pratiques, leurs portées philosophique et politique, venant questionner, ébranler ou resignifier un monde travaillé par les technosciences.

Le MICA est composé de 6 équipes, dont ADS (Arts ; Design, Scénographie : figures de l’urbanité) consacre ses travaux à l’art, interrogé également transversalement au sein de l’Unité de Recherche.

Cécile Croce est Professeure des Universités en Esthétique et Sciences de l’Art (arts plastiques), codirectrice du MICA, coresponsable d’ADS.

Nicolas Nercam est Maitre de Conférences en Arts Plastiques, coresponsable d’ADS.

La recherche en art au MICA

Thomas Brunel : « Corps vécu du cyborg dans les œuvres de fiction »

Dans la culture populaire, tout particulièrement en science-fiction, le corps est souvent représenté comme modifié par des technologies qui le réparent ou l'augmentent. Corps fictionnels, ces cyborgs s'insèrent dans la diégèse de l'univers. À mi-chemin entre la modification corporelle et le rétablissement d'une norme, la prothèse se place alors comme une approche d'un corps vécu qui s'entremêle d'une narration de l' "être cyborg". Les modifications corporelles, qu'elles soient d'ordre technologique ou non, participent à la construction identitaire du sujet en appliquant au corps un changement physique qui impacte son identité. Quels liens entretiennent ces technologies avec le corps vécu dans les œuvres de fiction ?

Thomas Brunel est Docteur en Sciences de l'Art et chercheur associé au laboratoire MICA, Axe ADS. Ses recherches l'amènent à étudier les relations entre fiction et réalité, particulièrement sur des questions corporelles et identitaires confrontées aux nouvelles technologies.

Bertrand Prévost : « Images de la terre »

Depuis fort longtemps, la cartographie, et depuis moins longtemps l’exploration spatiale, nous ont rendus à l’évidence qu’il était possible de produire une image de la Terre. Mais il est sans doute plus difficile de concevoir l’existence d’images de la Terre, d’images qui appartiennent à la terre, qui sont produites par la terre, voire qui relèvent d’une genèse de la terre. En convoquant le minéral et ses forces plastiques (pierres, grottes, fossiles…), les figures du sol et de la profondeur, les mondes chtoniens et les puissances telluriques, on tentera de montrer que des images de la Terre ne sont possibles qu’à se défaire de l’idée classique d’image comme projection subjective autant que de la Terre comme réalité physique objective. Est-ce que ce n’est pas dès lors la Terre « elle-même » qu’il faudrait éprouver comme image ?

Bertrand Prévost, historien de l’art et philosophe, est maître de conférences à l’université Bordeaux-Montaigne (Arts plastiques)

Art & écologie

Bernard Lafargue : « Les fondements philosophiques de l’éternel retour de l’art écologique dans les années 1970-2023 »

Des mandalas de boue que Richard Long expose comme des reliques sacrées de la Déesse Mère (1990) aux performances des sœurs Pers libérant des animaux en terre italienne (2020-23) en passant par les immersions cosmiques d’Ana Mendieta (1970-1985) ou les devenirs animaux de Matthew Barney (Cremaster cycle 1994-2002), l’art écologique prend le pas sur l’art abstrait, rivalise avec le Pop et artialise un devenir écologique du monde libéral.
Ce sont les fondements philosophiques -mais aussi politiques- (De Deleuze/Guattari à Lucrèce en passant par Spinoza, Leibniz, Rousseau, Chateaubriand et Nietzsche) de ce retour de l’art écologique, que je mettrai en évidence.

Bernard Lafargue est professeur d’esthétique émérite à l’Université Bordeaux Montaigne, critique d’art, et rédacteur en chef de Figures de l’art

Anne-Cécile Lenoël : « Approche critique de l’architecture verte: Biodiversité et bio-inclusivité en question »

Notre intervention propose d’exposer comment les expérimentations de l’interdisciplinarité entre Art-Design et SIC nourrissent la recherche au MICA. Nous nous appuierons pour cela sur les travaux initiés à l’occasion du XXXIXe Colloque Albi-Nîmes Médiations Sémiotiques, consacré à la recherche en Design, Sémiotique et Philosophie face à l’Anthropocène.
Le verdissement urbain contemporain s’accompagne de discours dont la visée écologique nous interroge, car ils soutiennent une idéologie qui oblitère l’animal au profit du végétal. Notre hypothèse de recherche s’appuie sur le postulat selon lequel le développement de l’architecture végétalisée co-construit des habitats pour les hommes et une faune jusque-là à la marge, voire écartée des modèles de production de l’urbain.
Cet « angle mort » constitue le contexte préliminaire de notre étude.

Formée en arts plastiques, en arts appliqués et en design, Anne-Cécile Lenoël est docteure en Design et chercheuse associée au sein du MICA, axe Art, Design, Scénographie : figures de l’urbanité (ADS). Elle partage ses activités de designer indépendante avec l’enseignement et la recherche.
Mes thèmes de recherche portent sur l’analyse transversale (Art-SIC) des enjeux du design contemporain, de leurs dimensions sociales et communicationnelles notamment en urbanité où les tensions socio-écologico-numériques se font de plus en plus pressantes.

Deborah Bowman : La renaissance de Luna Garona : Storytelling d’un art écologique collectif

Depuis Gathering of Waters de Basia Irland en 1995-1998, et même Bog Action de Joseph Beuys en 1971, l’art écologique collectif repose sur l’art de raconter une belle histoire.
Il s’agit non seulement de la valeur de la nature, mais aussi de l’agency, l’intention, et l’émotion (Patrizio). Cet « art en commun » (Zhong Mengual) est composé d’une fusion d’« esthétis », ou sensibilité individuelle, et d’« esthésie », ou sensibilité collective (Pignier).
D’où la signification du storytelling de Luna Garona, œuvre 1% Artistique réalisée en 2001 et revivifiée en 2023. Une plongée dans la biodiversité, ainsi reliée à l’oïkos par l’être vivant « Garonne ».

Artiste professionnelle américaine, Deborah Bowman est doctorante en arts, MICA Axe ADS, et professeur d’art à l’EBABX. S’inspirant de ses recherches en écophilosophie, ses œuvres explorent la biodiversité animale et végétale en collaboration avec des scientifiques.

Patrick Marty  : “L’Écoart, un naturalisme engagée »

« Il faut politiser l’émerveillement » (Baptiste Morizot). L’intervention artistique dans le champ écologique vise moins désormais à donner figure au globe, qu’à désorienter une référence devenue trop consensuelle à l’environnement. « Il s’agit de désincarcérer l’affect de l’émerveillement de sa caricature comme une émotion strictement esthétique, inconsciente de la conflictualité du monde ». (Esthelle Zhong Mengual.)
Les artistes se positionnent clairement et engagent leur travail dans une direction partisane en faveur de ce que l’on nomme l’écologie politique. Dans ce contexte créatif il y a un élément naturel, l’eau, qui prédomine par sa présence ou son absence, comme le médium idéal. L’Eau de l’Art est une source inépuisable d’adaptabilité transculturelle et transdisciplinaire, et peut être considérée comme un premier élément de médiation.

Patrik Marty, Artiste et Docteur en Art, Auteur de « L’eau de l’art contemporain, une dynamique d’une esthétique écosophique ».