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You are currently viewing Hypercapitalisme, post-mondialisation et l’IA

Date/heure
02/07/2025
10 h 00 - 18 h 30

Emplacement
CNAM salle 17.1.07

Catégories


Hypercapitalisme, post-mondialisation et l’IA :

entre diagnostic et perspectives critiques

Journée co-organisée par DICEN-IdF, MICA, ICP, la Revue Etudes Digitales, avec le soutien de : LITEM de l’Université Paris Saclay, LASCO IdeaLab de l’IMT et IRI/Centre Pompidou


Sous la direction de :

  • Franck Cormerais (MICA, Université Bordeaux-Montaigne / IRI),
  • Armen Khatchatourov (DICEN-IdF, Université Gustave Eiffel),
  • Augustin Sersiron (Institut Catholique de Paris).

Argumentaire

Au mode de régulation néolibéral du capitalisme, qui reposait sur la financiarisation et la mondialisation (deux sources de profit désormais en voie d’épuisement), semble succéder un nouveau régime d’accumulation : l’hypercapitalisme issu des plateformes numériques et promettant de relancer l’accumulation par les IA. Il s’agira dans un premier temps de poser un diagnostic sur ce qui nous apparaît comme un véritable changement d’époque, avant d’en tirer les conséquences normatives lors d’une prochaine journée d’étude.

Les marchés financiers libéralisés, premier pilier du néolibéralisme, ont fini par s’effondrer dans la crise des subprimes, mais ont été sauvés par l’intervention massive des banques centrales (QE) sans retour à une règlementation stricte analogue à celle qui avait été mise en place après 1929. Dans un contexte d’endettement généralisé de moins en moins soutenable, et tandis que s’opère une monopolisation croissante de l’actionnariat mondial par les gestionnaires d’actifs géants à participations croisées (BlackRock, Vanguard, State Street), les profits tirés de l’économie réelle s’essoufflent, mais la financiarisation se prolonge par l’emploi de l’IA (Aladdin), l’automatisation de la gestion d’actifs (trackers), l’essor des crypto-actifs spéculatifs (Bitcoin) ou les rachats d’actions (buybacks).

La deuxième source majeure de profit en régime néolibéral, la mondialisation, a elle aussi subi de plein fouet la crise de 2008, premier d’une série de chocs successifs (crise de la zone euro, crise migratoire de 2015, Brexit, élection de Trump, pandémie, guerre en Ukraine et au Moyen-Orient, réélection de Trump…). Le commerce mondial est désormais menacé par le retour du protectionnisme américain comme réponse à la désindustrialisation paroxystique des dernières décennies, tandis que son cadre institutionnel historique est contourné par la montée en puissance et l’institutionnalisation des BRICS+ qui remettent en cause l’hégémonie du dollar et la suprématie technologique des Etats-Unis (guerre des puces).

Dans ce contexte, l’accumulation capitalistique s’articule désormais avec celle du développement des technologies numériques. Après le développement du marché de l’informatique personnel au début de l’ère néolibérale (depuis l’Apple II en 1977), le capitalisme de plateformes post-2007 (iPhone) fondé sur l’exploitation des données numériques a abouti à l’IA générative (ChatGPT fin 2022), ouvrant la voie à un nouveau stade de l’automation tant dans les services (agents IA) que dans l’industrie ou la sphère domestique (robots humanoïdes, véhicules autonomes, drones). Le nouveau régime d’accumulation promu outre-Atlantique devra-il reposer sur un modèle industriel double : les relocalisations (les giga-factories, etc.) et le développement dérégulé de l’IA ? Cela conduira-t-il à des formes inattendues et hétérogènes de réinvention du rapport au travail, à l’innovation industrielle? A quoi peut nous servir un tel diagnostic et quels horizons pourrait-il ouvrir ?

Comité scientifique

Maryse Carmes (DICEN-IdF, CNAM), Pierre-Antoine Chardel (LASCO IdeaLab de l’IMT & LAP, CNRS-EHESS), Kalynka Cruz (Université Fédérale du Para à Belem, Brasil), Jean-Luc Moriceau (LITEM, Université Paris Saclay / IMT-BS), Vincent Puig (IRI – Centre Pompidou).

Programme de la journée

  • 10h-13h00 :
    • Franck Cormerais (MICA, Université Bordeaux Montaigne), Hypercapitalisme, données et accumulation générale
    • Augustin Sersiron (Institut Catholique de Paris), Hypercapitalisme, finance punk et configuration post-libérale
    • Benjamin Bürbaumer, (Sciences Po Bordeaux), Le symptôme Trump : quand le capitalisme mine la mondialisation
  • 14h30- 17h30 :
    • Armen Khatchatourov (DICEN-IdF, Univ. G. Eiffel) : « Néo-, post-, hyper- : quelle terminologie pour quelle gouvernementalité à l'heure de l'IA ? »
    • Antonella Corsani (Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne), L’Intelligence Artificielle : Catalyseur de transformations pour l’emploi, le travail et la production de connaissances
    • David Pucheu (MICA, Université Bordeaux Montaigne), Enclaves algocratiques et capitalisme transnational : les hétérotopies numériques du post-globalisme
  • 17H30 : Table ronde et discussion

Retrouvez les résumés détaillés des communications dans le programme à télécharger.