Date/heure
11/04/2012
14 h 00 - 17 h 00
Emplacement
la MSHA - salle 2
Catégories
L’expressivité de l’intime dans l’espace contemporain : la ville, le Web
Conférence de l’Axe 4 du MICA – Art / Designer notre vie, Scénographies et Figures de l’urbanité
le mercredi 11 avril 2012 – 14h-17h – MSHA, salle 2, Pessac
Intervenants
Marielle Toulze et Sandra Lemeilleur
Il s’agit de questionner la notion de perçu intime dans l’espace social ; et au-delà contribuer à une anthropologie des pratiques du contemporain. Celui-ci n’est pas une stricte actualité, mais une forme émergente où s’élaborent des jeux d’assemblage, de mise en tension, de questionnement sur le privé et le public (Edward Hopper), de montage composite (Les surréalistes), d’effet de démultiplication, qui produisent des mises en profondeur et qui généralisent des processus de zones indécises (Sansot) propres à notre société. En effet, au travers de l’intime, ce qui s’exprime ce sont des formes de sensibilités et d’être-au-monde (Merleau-Ponty). L’étude de l’intime, permet d’observer des modes de coexistence dans l’espace public. L’espace n’est pas ici à percevoir comme une condition matérielle de dévoilement de l’intime mais comme un processus qui renouvelle sans cesse des jeux de territorialisation et déterritorialisation (Deleuze) à la fois.
Interroger la place qu’occupe le sensible dans la construction du rapport à l’autre, permet de mettre en relief l’expression du sujet et par là même, les enjeux de ce que l’on pourrait nommer les sociabilités actuelles. Nous entendons le sujet comme une figure de l’interstice, c’est-à-dire qu’il se situe entre les dispositifs et les êtres vivants (Agamben). Dès lors l’urbain et le virtuel ne sont pas à opposer, mais il faut plutôt les considérer comme des possibles conditions de l’existence du sujet.
Dans le virtuel, la présentation et l’écriture de soi retiendront notre attention. Textualité, image et vidéo seront considérées comme des écritures dans le sens où elles « impriment » quelque chose du sujet. De sa page perso Facebook à sa page de profil sur les sites de rencontre, comment l’individu parle-t-il de lui ? Comment se saisit-il de ce nouvel espace ? Que dévoile-t-il de lui ? Le postulat choisi est celui où l’intime se situe à l’interface du territoire du virtuel et de la production de subjectivité (Guattari).
L’intime en tant que forme du sensible propre à la ville se révèle dans une pluralité d’approches : cela peut être l’imagerie érotique, ou encore la condensation des corps dans les transports en commun. On peut aussi évoquer les champs sonores qui traversent les parois de nos appartements et qui font que, même une fois la porte de notre « chez nous » fermée, nous ne sommes jamais tout à fait à l’abri d’un espace du dehors (Blanchot). Ces dispositifs de mise en communication de l’ordre du sensible contribue ainsi à produire une porosité de l’intime.