Médiations - Informations - Communication - Arts
You are currently viewing Rencontre entre Hervé Fischer et Philippe Charlier

Date/heure
10/11/2021
17 h 30

Emplacement
24Beaubourg

Catégories


ASTASA, revue d’esthétique consacrée à l’intersection Arts-Sciences, réunit son comité scientifique à l’occasion d’une rencontre organisée entre l’artiste-philosophe Hervé Fischer et l’anthropologue Philippe Charlier, directeur du département de la recherche et de l’enseignement au musée du quai Branly-Jacques-Chirac.

L’échange, qui se tiendra le mercredi 10 novembre à 17h30, au 24Beaubourg, à Paris, entrainera les participants de la préhistoire à nos jours. En reprenant la contre-empreinte de main préhistorique pour contester l’exacerbation avant-gardiste des années 1960-70 qui identifiait la création artistique à la nouveauté, Hervé Fischer rappelait qu’« ll n’y a pas de progrès en art ». Prenant le relais de son arrière-grand-père, Édouard Piette, pionnier de la préhistoire, qui publia en 1907 L’art pendant l’âge du renne et voulait faire admettre que les peintures pariétales du Néolithique étaient déjà un art accompli, Hervé Fischer nous dit que les hommes ont toujours fabulé leur rapport à l’énigme de l’univers et de la vie, dans les sociétés premières comme à l’âge du numérique et de la technoscience. Seuls ont évolué les techniques et les récits que nous inventons. La mythanalyse qu’il construit depuis 50 ans postule que « Tout ce qui est réel est fabulatoire, tout ce qui est fabulatoire est réel, mais qu’il faut savoir choisir ses fabulations et éviter les hallucinations ». Pour lui, chaque œuvre d’art est un récit qui évoque les mythes que nous habitons.

Face à lui, Philippe Charlier, docteur en médecine (anatomo-pathologie & médecine légale), docteur ès-lettres (archéo-anthropologie) et docteur ès-sciences (bioéthique) part d’objets originaux et de rituels souvent méconnus pour révéler la richesse et la force de l’anthropologie qui nous aide à comprendre la complexité du monde. Dans son récent ouvrage, Comment faire l’amour avec un fantôme ? Anthropologie de l’invisible, ce dernier fait découvrir la façon qu’ont les peuples lointains d’entretenir des rapports entre le monde des vivants et celui des morts. Son récit mène des peintures de yurei (fantômes japonais) aux statuettes d’« épouses de l’au-delà » en Côte d’Ivoire. Le lecteur découvre ainsi des fétiches dont l’immense puissance est fondée sur le secret bien gardé de leur constitution, comme des morceaux de bois sculptés chargés d’accueillir les esprits errants de Sibérie… Avec ces récits, Philippe Charlier continue à tracer les chemins d’une anthropologie de l’invisible.

Invitée, Cécile Croce, co-directrice d’ASTASA, participera aux échanges. Cette rencontre est programmée dans le cadre de l’exposition La main à l’œuvre, consacrée à l’utilisation du motif de la main dans l’œuvre d’Hervé Fischer, de la fin des années 1960 jusqu’à aujourd’hui.