Date/heure
21/05/2021
9 h 30 - 12 h 00
Catégories
Pour ce séminaire de l’axe idem, nous aurons le plaisir d’écouter deux interventions :
« De l’intentionnalité à l’agencement des modalités : le parcours stabilisé de la passion du battant à travers l’énonciation discursive »
- Paul Bini Yao
Dans cette communication, nous allons essayer de faire dialoguer deux directions théoriques axées sur l’intentionnalité et la modalisation pour appréhender la manifestation de la passion du battant dans le discours de l’actant sujet. Dans le dictionnaire consacré à la sémiotique, l’intentionnalité apparaît sous les auspices de l’approche phénoménologique à travers la motivation et la finalité (Algirdas Julien Greimas et Joseph Courtés, 1993, p. 190). La motivation se décline comme le désir qui précède l’exécution d’une action chez l’actant sujet. La finalité permet de savoir si l’objectif de cette action est atteint. Ce parcours est à priori simple et rigoureusement encadré en amont et en aval. En revanche, il laisse entendre un processus à la fois complexe et probablement paradoxal que nous allons tenter de comprendre dans cette communication. En nous appuyant sur l’approche phénoménologique, nous allons interroger la question de l’intentionnalité selon John Searle pour voir comment elle transparaît dans l’acte de langage à travers le discours des actants sujets. Pour cet auteur, le parcours de l’intentionnalité se présente comme la capacité de l’esprit d’être dirigé vers les choses [le monde] (John Searle, 2009, pp. 102-107). C’est pourquoi le monde joue un rôle important dans la détermination de l’intentionnalité du sujet. L’approche sémiotique que nous avons choisie se focalise sur les modalités qui permettent de caractériser le personnage intrépide, tenace et courageux. Pour illustrer notre propos, nous allons étudier la manifestation de la passion du battant chez deux personnages dans la fiction romanesque de Véronique Tadjo, auteure ivoirienne et française. L’itinéraire que nous allons prendre s’articulera autour des modes d’existence virtualisé et réalisé pour analyser la compétence modale des personnages de cette étude.
« L’invention du Juif et du Noir en peinture : quelques pas dans l’analyse »
- Anne Beyaert-Geslin
Comment la peinture, comment les œuvres que nous aimons ont elles, jouant de leur autorité, inventé un Autre, façonné un Autre négatif, inférieur, étranger ? Cette communication s’inscrit dans une recherche plus large dédiée au regard porté sur l’Autre (1) Elle fait le lien entre les visual studies qui observent comment les images déterminent notre regard social, l’anthropologie, l’histoire de l’art et la sémiotique visuelle qui analysent les images elles-mêmes, pour essayer de saisir le fonctionnement des stéréotypes sociaux.
L’étude portera sur quelques chefs-d’œuvre de l’art occidental (Dürer, Giotto, Titien), pour montrer comment, par des stratégies énonciatives différentiées, ils ont initié les stéréotypes qui ont contribué à façonner notre imaginaire social, comment ils ont inventé un Autre et, par leur autorité morale, ont pu nous y faire croire.
1 Anne Beyaert-Geslin, L’invention de l’Autre, le Juif, le Noir, le paysan, l’Alien, Classiques Garnier, 2021.
Pour participer à la réunion Zoom, cliquez sur le lien d’invitation.