Date/heure
16/11/2011
13 h 30 - 16 h 30
Emplacement
Université Bordeaux Montaigne - salle H101
Catégories
Art numérique, esthétique des lieux, et après ?
Conférence
Proposée par l’Axe 4 du MICA « Designer notre vie : Pratiques artistiques et Figures de l’urbanité » dans le cadre du :
séminaire « Les atmosphères sensibles »
le mercredi 16 novembre 2011 – 13h30 – Université de Bordeaux 3, salle H101, Pessac
Intervenant
Norbert Hillaire
Professeur Information & Communication à l’Université de Nice, auteur de « L’Art numérique »
Professeur des Universités, Norbert Hillaire est un théoricien de l’art et des technologies de la communication. Il enseigne dans le Département sciences de la communication de l’Université de Nice-Sophia Antipolis. Il est également professeur Invité à L’UQAM (Montréal). Il dirige le Master professionnel « ingénierie de la création multimédia et Direction artistique de projets », et collabore, comme directeur de recherches, aux travaux du laboratoire I3M (information, Milieux , Médias, médiations) de l’université de Nice. En 2012 et 2013, il réalise un dispositif multimédia innovant autour de la problématique du séminaire qu’il dirige au sein de ce laboratoire : « l’art peut-il nous aider à vivre ensemble ? »
Norbert Hillaire est, depuis les années 80, l’un des animateurs en France de la réflexion critique et prospective sur les problèmes posés par l’essor des technologies et des réseaux numériques dans l’art et la culture, mais aussi dans le paysage urbain, l’espace public et les territoires. Comme critique d’art, théoricien spécialisé et responsable de missions dans les domaines des nouvelles technologies, l’art et la ville, il a dirigé plusieurs numéros spéciaux de la revue « Art press » sur ces thèmes, dont la première grande publication consacrée à ces enjeux, le hors série Art Press « Nouvelles technologies, un art sans modèle ? » (1991) ainsi que plusieurs missions d’étude prospectives (pour le Ministère de la culture – Délégation aux arts plastiques, le Centre Pompidou, la Datar, etc.).
Comme artiste , Norbert Hillaire poursuit également une recherche centrée sur la relation entre modernité, postmodernité et âge classique, , en particulier à travers ses photomobiles (triptyques réalisés avec un iphone en 2009 et 2011).
Ses principales publications :
- Nouvelles technologies, un art sans modèle, (Dir), Paris, Ed. Art press, 1991.
- Michel Jaffrennou., éd. La Différence, 1991.
- Comment dessiner une assiette ? A propos des Aérodynes de Jean-Luc Poivret, Toulouse, Editions du Centre Culturel Léonard de Vinci et ENAC (Ecole Nationale d’Aviation Civile de Toulouse), 1998 Internet All Over, L’art et la toile, (Dir) Paris, Ed. Art press, 1991.
- Architectures de Lumières, vitraux d’artistes contemporains 1975 2000. (en coll. avec Anne Marie Charbonneaux) Paris, Marval, 2000.
- Œuvre et Lieu, essais et documents. (en coll. avec Anne-Marie- Charbonneaux), Paris Flammarion, octobre 2002.
- L’art numérique, comment la technologie vient au monde de l’art (en coll. avec Edmond Couchot), Paris, Flammarion, coll. Champs, 2009 (3° édition).
- L’artiste et l’entrepreneur (dir.), Saint-Etienne, Cité du Design Éditions, 2008.
- L’Expérience esthétique des lieux, Paris, L’Harmattan, coll. l’ordre philosophique, 2008.
- La côte d’azur après la modernité, éditions Ovadia, janvier 2010, 150 pages.
A propos du séminaire de l’Axe 4, « Les atmosphères sensibles »
Dans ce séminaire il s’agit d’articuler les questions de l’art contemporain, du design, de la communication, des espaces urbains ou naturels et des corps en mutation, à travers une thématique transversale et particulière en même temps. Il s’agit de dégager et d’évaluer des contextes atmosphériques liés à la conjonction de tous ces éléments propres à une contemporanéité. Le concept d’atmosphère parait intéressant à travailler à partir d’une perspective esthétique, phénoménologique et anthropologique, comme celles de P.Sloterdijk ou G.Deleuze (idée de milieux). Nous devons capter les atmosphères sensibles produites par des situations artistiques, des créations, par des lieux urbains, par des paysages, par une scénographie des corps, par des nouvelles sexualités, par des effets d’indétermination. Les atmosphères en question, au-delà des formes visibles, sollicitent tous nos sens (visuel, tactile, sonore, olfactif, gustatif même…) soulignant une esthésis du monde.
On prolonge donc les perspectives de G. Simmel ou A. Leroi-Gourhan (entre autres) qui théorisent l’existence d’une esthétique sociale, ou environnante, ou intégrale… Ne s’agit-il pas dès lors d’un vaste domaine qui serait la communication du sensible ou informelle ?
Pour amorcer ce séminaire, le thème de la déambulation est apparu pour tous porteur de questionnements et de pistes de recherche :
La déambulation en tant qu’acte de connaissance et de création engendre des atmosphères sensibles. Comme dans l’art contextuel (cf. l’essai de P.Ardenne), la géo-esthétique, le voyage comme expérience poïétique, le nomadisme post moderne, mais aussi les trajectoires dans la ville, la situation des corps. D’une même façon, n’y a t-il pas la possibilité de l’errance dans les pratiques du web et des médias nomades en général ? On peut aussi considérer la déambulation au sens de la circulation des connaissances, d’un franchissement des frontières clôturées des savoirs institués.
Des vagabondages sont expérimentés entre les domaines de l’intime et du public, à travers des performances, les détournements d’images, les nouvelles technologies de la présence, et les nouvelles sexualités. Les scénographies contemporaines proposent, avec les pratiques urbaines, les espaces d’exposition, le théâtre de rue, la chorégraphie hors limites et la culture numérique, par exemple, des itinéraires excédant les lieux consacrés.A travers ces thématiques, il s’agit pour nous de faire se croiser les domaines de la communication informelle ou in situ, d’une esthétique environnante ou interstitielle et d’une anthropologie atmosphérique ou existentielle.
Alain Mons