Date/heure
28/08/2024 - 30/08/2024
9 h 30 - 17 h 45
Emplacement
Université Bordeaux Montaigne
Catégories
Le vivant comme effet de sens
Congrès de l'Association Française de Sémiotique
organisé par Anne Geslin-Beyaert et Ludovic Chatenet
Pour la sémiotique greimassienne, la vie, considérée comme le terme positif d’une catégorie vie/mort, fournit la première articulation de l’univers sémantique individuel dont l’équivalence sociale serait exprimée par l’opposition nature/culture. Les multiples degrés à parcourir sur cet axe vie/mort constitueraient alors pour Greimas une sémiotique de l’existence. La mise en cause de l’opposition nature/culture a fait émerger une nouvelle terminologie, le couple humain/non humain, terme neutre mais toujours anthropocentré, puis les termes biodiversité, milieux ou environnement qui décrivent les zones critiques dans lesquelles se mêlent existences humaines et non-humaines. Plus récemment, « le vivant » se présente comme un terme neutre, moins anthropocentré que non humain, moins dualiste que nature. Parler de vivant permet de décrire un monde texte « tissé de vivant » et stratégique. Ce terme introduit toutefois une nuance supplémentaire, héritée de l’opposition vie/mort, le souffle de la vie qui circonscrit le monde aux existants animés par exclusion des minéraux. C’est ce souffle caractéristique, et sa construction par les langages, sous la forme d’un effet de sens, qui retiennent notre attention.
En effet, tous les langages (verbaux, plastiques, etc.), suivant les possibilités de leurs supports, s’efforcent, par divers procédés rhétoriques, à l’instabilité, au mouvement, à l’animation, pour produire ce qu’il convient d’appeler un effet de vivant. Pour le décrire, la sémiotique a mobilisé des catégories apparentées : présence/existence, existence/expérience et plus récemment, le terme d’agence qui introduit l’idée que les objets, initialement les objets artistiques, sont capables d’action.
Le congrès de l’AFS entend rendre compte du tournant épistémologique du vivant en considérant la vie comme un effet de sens. Nous nous efforcerons de préciser le déplacement sémantique et anthropologique du vivant à partir de la catégorie /nature vs culture/, en interrogeant tous les concepts apparentés, et examinerons les langages, dans toute leur variété, pour nous demander comment est produit l’effet de vivant.
L’axe 1 L’épistémologie du vivant observe le déplacement du sens du vivant à partir de la catégorie nature/culture et le précise. Quels sont les enjeux de ce déplacement sémantique et anthropologique ? Quels découpages dessinent quels mondes ?
L’axe 2. Les représentations du vivant fait fond sur la notion de culture afin de comprendre comment elles représentent le vivant, donc le considèrent, en mobilisant des variables diachronique et diatopique. L’étude des productions culturelles (mythes, récits, artefacts, etc.) permet de saisir leur rapport au vivant (existants humains et non humains, végétaux et animaux, divinités).
L’Axe 3. Les rhétoriques du vivant se concentre sur les genres, statuts (artistique, juridique, scientifique, etc.) de textes (verbaux, non-verbaux, etc.) et supports d’images (peinture, photographie, cinéma, image numérique, etc.) pour observer comment ils produisent « l’effet de vivant ».